La Banque mondiale a approuvé le vendredi 23 juin 2023, un financement massif de 100 millions de dollars, provenant de l’Association internationale de développement (IDA). Le but ? Soutenir ASTRE (programme d’Assistance sociale transformatrice pour la résilience au Togo), l’initiative phare du pays en matière de protection sociale, et amorcer une transformation sociétale.
Ces fonds promettent de booster les ambitions sociales du gouvernement togolais, en permettant d’atteindre tous les ménages vivant dans l’extrême pauvreté, avec une attention particulière portée aux femmes. L’enjeu est de taille : renforcer leur résilience, casser le cycle intergénérationnel de la pauvreté et stimuler l’investissement dans le capital humain.
1,8 million de bénéficiaires de transferts monétaires
Premier du genre au Togo, ASTRE ouvre une voie nouvelle pour le gouvernement en visant des transferts monétaires à 100% au profit des populations extrêmement pauvres, représentant 1,8 million de personnes. Selon la Banque mondiale, le programme est également prêt à répondre aux chocs imprévus, en soutenant jusqu’à 250 000 ménages vulnérables face aux conflits, aux chocs climatiques et sanitaires. À l’horizon 2029, l’ambition d’ASTRE est de faire sortir 1,24 million de personnes de la pauvreté.
L’ère technologique au service de l’assistance sociale
Avec le programme, le gouvernement togolais ne se contente pas de suivre le rythme de l’évolution technologique, il s’est engagé résolument à exploiter les opportunités offertes par les données et la technologie pour améliorer l’efficacité de ses services.
« Le programme consolide la position globale du Togo en tant que pays innovant, qui promeut la transformation économique et l’inclusion à travers la conception et la prestation de programmes de protection sociale », souligne Fily Sissoko, représentant résident de la Banque mondiale pour le Togo.
ASTRE s’inscrit dans cette vision moderne, avec un système d’information sociale interopérable (SISI) en cours de déploiement. Il ne s’agit pas seulement d’un outil technologique, mais d’un véritable écosystème multifacette, défend l’institution de Bretton Woods.
D’une part, ASTRE veillera à ce que chaque individu au Togo soit doté d’une identification unique et inclusive, marquant un jalon important dans la politique sociale du gouvernement togolais. Par ailleurs, une campagne d’enregistrement à l’échelle nationale consistera à intégrer les ménages pauvres et vulnérables dans un registre social dynamique. Une plateforme de paiement multiprogrammes et multifournisseurs simplifiera le processus de transfert des aides, assurant une distribution efficiente, rapide et précise.
Enfin, l’initiative s’engage dans la création d’un laboratoire de données pour faciliter l’élaboration de politiques publiques basées sur des preuves tangibles.
Femmes au cœur du dispositif : bénéficiaires prioritaires
« Le programme vise à lisser la consommation des ménages, en diversifiant les moyens de subsistance et en offrant une voie pour accroître les revenus ainsi que la résilience au choc climatique », rapporte Christian Bodewig, responsable sectoriel pour la protection sociale et l’emploi à la Banque mondiale.
D’après l’institution dirigée par l’Américain Ajay Banga, le programme place l’inclusion financière numérique des femmes au cœur de son dispositif, une initiative pionnière dans la lutte contre la pauvreté. En s’appuyant sur les enseignements tirés du programme de transferts monétaires d’urgence Novissi et du Projet de filets sociaux financé par l’IDA, le gouvernement togolais veut faire des femmes, les bénéficiaires prioritaires des transferts au sein des ménages pauvres et vulnérables.
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